La crise ? Pas chez tout le monde…

Et cela en dépit du fait que la banque ait été sauvée de la faillite par les Etats belges et français, et s’apprête à supprimer 900 postes dont 250 en France.

La banque franco-belge Dexia a versé 8 millions d’euros de bonus à ses cadres dirigeants, révèle Libération dans son édition du jeudi 23 avril. De plus et malgrès les engagements de la direction de l’époque, Dexia s’apprête à supprimer 900 postes dont 250 en France, rappelle le quotidien. 
 
Ce coup de tonnerre  intervient en outre après la publication, lundi, du rapport annuel de la banque, dans lequel on a appris que l’ex-patron de la banque, Axel Miller, a reçu une indémnité de départ de 825.000 euros, après avoir pourtant annoncé fin septembre, après requête du gouvernement français, qu’il ne demanderait aucun dédommagement à la suite de sa démission.
 
Son successeur, Pierre Mariani, reçoit, lui, un salaire fixe supérieur de 30% à celui d’Axel Miller, belle notion de sauvegarde de l’entreprise !
Quand on sait que Dexia est la mabque référante pour les prêts aux colectivités territoriales et que celle-ci n’hésite pas à entonner « le refrain de la crise » pour refuser certains prêts aux villes qui en sont demandeuses, on se demande vraiment « de qui se moque-t-on ? »
 
Cette enveloppe de 8 millions d’euros de bonus est allouée à la partie française de l’entreprise, Dexia Crédit local, le chiffre de 8 millions d’euros « a été lâché par la direction aux élus du personnel ». Une porte parole ne reconnaissait toutefois que le versement de 6,1 millions d’euros, expliquant cet écart par la prise en compte ou non des charges sociales.
 
Les bonus auraient été distribués à 400 salariés selon les indications fournies par la direction aux élus du personnel, à 765 selon la porte-parole. Reste que la distribution ne s’est pas faite à parts égales, et que c’est « le top 100 » qui en a le plus bénéficié.
 
Au bord de la faillite, Dexia a été sauvée fin septembre grâce à l’injection de 6,4 milliards d’euros par les Etats français et belge ainsi que par la Caisse des dépôts (CDC).