Il est de ces petits miracles…

… qui font qu’un simple moment peut devenir un moment exceptionnel. La lumière de la salle s’estompe, le noir se fait de plus en plus présent. A présent je ne distingue même plus Florence qui pourtant est assise à côté de moi. Nous sommes maintenant tous le regard rivé vers l’avant, dans l’attente de quelquechose.

Et puis une ampoule s’allume, puis deux, trois et pour finir 8 au total, toute dispersée à des hauteurs variables et d’intensité si légère qu’elle créent une ambiance comme à la maison. Une lumière douce et tamisée envahie la scène, nous permettant ainsi de distinguée les outils des menestrels : une guitare, une contre-basse, un viloncelle et un piano…

Tour à tour les musiciens se mettent en place, il ne manque plus que le chef de ce petit orchestre. Et d’un coup, surgissant de la droite des coulisses, elle arrive, frêle, grande, tout sourire, habillée à la mode garçonne… Mme Jane Birkin.

Les premières notes se font entendre, son tour de chant commence et là stupeur…cette voix si familière, cette voix qui n’a pas changer malgrès l’emprise du temps et ce petit accent so british qui ferait craquer le plus intégriste de nos immortels.

La soirée va être sereine, calme, enprunté de poèsie. Tout le monde l’a compris en quelques minutes et nous allons ainsi nous laisser porter pendant deux heures…

Et effectivement, ce concert reste à mes yeux le moment le plus intime que j’ai eu la chance de partager avec un artiste, la proximité de la scène et la taille humaine de la salle font que l’on pourrait se croire à un concert privé. Jane du haut de ses 63 printemps est rayonnante, elle chante, elle se fait plaisir, cela se voit.

Non obstant, le fait de se faire plaisir, elle chante merveilleusement bien ! Sa voix vient s’adosser avec rondeur sur les arrangements des instruments et l’ensemble est d’un équilibre juste et suave. Une ambiance très jazzy sur certains morceaux, très enjoué sur d’autre, très grave sur le morceau dédié à Aung San Suu Kyi (prix nobel de la paix en 94), cette femme birmane assignée à résidence depuis 20 ans par la junte au pouvoir en Birmanie pour simplement vouloir une démocratie dans son pays et avoir gagné les élections en 1990 avec 83% des voix.

Nous somme donc ressorti de ce concert, la tête pleine de jolies mélodies, persuadés d’avoir passé un moment exceptionel, je vous le conseille vivement.

Cela me confirme également une chose, les VRAIS artistes n’ont pas besoin de marketing exacerbé, n’ont pas besoin de parrainer la STAR’AC et ses boutonneux beuglants, car hier à Amiens la salle était comble…