Coupable….

Ce matin mon entrain n’est pas à la rigolade… Un évenement grave vient de se produire, plus précisément la semaine dernière, un drame qui aurait pu être évité si ces « responsables académique » de l’éducation nationale avaient pris des décisions franches.

Voilà déjà 12 ans que je travaille dans le milieu des écoles, 12 ans que je fréquente les instituteurs de l’école Alphonse Daudet à Albert. Certains sont partis à la retraite, d’autres ont quittés l’éducation nationale pour retrouver un poste dans le privé, etc…

12 années pendant lesquelles je n’ai pu que constater le désintéressement de leur hiérarchie face à leur problème quotidien de manque de respect de la part des enfants, de violence verbale de la part des parents quand ce n’est pas de violence physique mais là cela est allé très loin, trop loin !!!

En fin d’année dernière, une de mes collègues de l’école a appris qu’elle était atteinte d’un cancer, elle a dû pour se soigner s’écarter de sa classe pendant de nombreux mois avec cette espoir de pouvoir revenir faire cours. C’est donc le coeur plein d’entrain qu’elle est revenu au mois d’octobre afin de reprendre tranquilement ses marques et de pouvoir décrocher mentalement de la maladie qui se soignait tranquilement.

C’était sans compter sur des problèmes que l’on trainait depuis la rentrée des classes… En effet dans cette fameuse classe certains élèves ont de réelles problèmes de comportement, d’irrespect, d’agressivité les uns envers les autres ce qui à pour finalité de créer un effet de meute et une ambiance plus que mauvaise dans la classe.

Pourtant maintes fois signalés au RASED, Inspecteur Académique et autres, rien n’a été fait pour séparer ces éléments perturbateurs sous prétexte que les déplacer dans d’autres écoles ne ferait que d’expatrier le problème. Ce qu’apparement ces personnes n’ont pas compris, c’est qu’il était demandé de les isoler dans des écoles différentes afin de casser cet effet de meute et leur donner une chance de se rétablir dans le système scolaire, de se réintégrer aux autres enfants de leur âge.

C’est comme cela donc en subissant ces « attaques journalières » que notre collègue fraîchement revenue de son long arrêt de maladie, passait la plupart du temps des récréations à pleurer dans la salle des maîtres et à nous dire qu’elle n’allait pas bien. Quelques temps plus tard malgrès tout le soutien que nous pouvions lui apporter, elle est reparti sur les motifs d’une grosse dépression, ce qui vous me l’accorderez n’aide pas forcément à se concentrer sur sa propre guérison.

Et là, ce matin en arrivant ici, dans cet endroit que j’apprécie particulièrement puisqu’y travaillant depuis 12 ans, j’ai appris la nouvelle : cette fameuse collègue dont je vous parle s’est suicidé jeudi dernier !

Certains diront, pour se défausser et se donner bonne conscience, que cela est l’issu d’une mauvaise apréhention de la maladie, mais moi je dirais tout haut qu’il n’y avait pas que cela !!!!  L’accumulation de tout se ras le bol professionel, de savoir que fragile comme elle était et non soutenue par sa hiérarchie, elle ne reprendrait peut être jamais ce métier qu’elle aimait tant…

Voilà, j’ai poussé mon coup de gueule, un vide va maintenant hanté les couloirs de notre école, cela ne sera plus jamais pareil, plus jamais…